Quel beau prétexte pour célébrer une langue discriminée !

JEUDI CREOLE LE 25 novembre 2016

Quel beau prétexte pour célébrer une langue discriminée !

D

ans une  ambiance de fête jeudi 24 novembre 2016 accueillait, en guise de célébration, le créole à l’IMA. Cette Institution demeurée au cœur de carrefour-feuilles, n’arrête pas d’accuser le système rétrograde, par son  éducation éclairée et progressiste en offrant à ses élèves l’opportunité de questionner, de réfléchir sur des sujets poignants qui suscitent de réflexions profondes. Cette journée de jeudi était consacré à la langue créole ; une façon de donner à cette langue sa vrai valeur au sein de la société.

Le créole était une fois de plus à l’honneur pas pour être à l’honneur mais pour pousser les réflexions sur l’identité de la langue créole car le créole en tant que langue, a le besoin d’exister, non pas simplement comme langue mais de vivre dans l’âme haïtienne ; d’aller plus profond à pouvoir reconnaitre le créole non pas comme un nerf de discorde entre les couches sociaux, qui nous éloigne de nos valeurs haïtiennes, mais de préférence, qui nous rapproche de ce qu’on est véritablement, d’accepter ce qu’on est.

Quel prétexte d’être complice d’un tel évènement ! Une fois de plus l’IMA expose son avalanche de talents aux yeux d’un public assoiffé de spectacle, dans un sombre décor ou l’Artiste Yzra’El comme invité se mêle de la partie. Les plus grands comme les plus petits, se noient dans cette ambiance festive pour dire oui à notre culture qui est notre créole, lequel nous fait sentir chaque instant l’âme haïtienne.

Sous une coordination les plus remarquables et impeccables, le Directeur pédagogique du 3^e cycle M. Jean Jonas se joignaient de ses profs notamment Mme Daphkar compère qui, cette dernière a su mettre  le tampon comme maitre de cérémonie, pour faciliter la correspondance entre le public et nos artistes. Ah oui ! C’était tout à fait bien délivré, la marchandise.

Cette journée remarquable nous pousse à réfléchir sur le créole servant comme outils pour écarter le savoir et même la vie. C’est en effet une discrimination qui s’installe dans le quotidien haïtien. Nous la vivons chaque jour par le seul fait qu’elle nous habite et nous éloigne par rapport à soi. Nous nous forgeons un mal impropre à ce que nous sommes ; peuple qui a su donner le vrai sens au mot, liberté ; peuple qui fait vivre le mot solidarité, des valeurs capable de construire un lendemain meilleur non pas pour la majorité mais pour tous sans distinction de race, de couleur, de nationalité ou de langue. Ce sont ces valeurs-là que nous déracinons en nous, en se servant du créole comme pioche.

Se prétextant de cette journée - jeudi créole, l’opportunité nous est donnée pour regarder la réalité en face. Il n’est pas moins étonnant de voir que « l’Haïtien d’aujourd’hui » se sent fier et même très fier pour se démarquer de la langue créole. C’est aberrant ! C’est aberrant du fait que cette discrimination exclut non seulement la majorité mais également, elle détruit des idées et visions créatrices, de tas de générations. Ce en effet, explique notre état actuel.

+A`WWWwwL’école et l’université sont les foyers de réflexions pouvant inculquer à nos enfants, à nos jeunes les valeurs capables de combattre cette discrimination de la langue créole et servir d’elle comme outils de développement.

Institution Mixte de l’Avenir a frappé à grand coup en mettant sur la table ce qui parait inconvenant aux yeux de l’opinion et même de la conscience collective haïtienne.

                                                               Dalisma Réginald

Etudiant en Sciences juridiques et politique à l’Université Quisqueya

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